Remerciements
Dans le milieu des éleveurs de Greyhounds, les relations ne sont pas toujours simples. C’est un univers passionné, mais parfois fragmenté. Même lorsqu’on n’est qu’exposant, on découvre vite les clivages, les sensibilités, et une réalité : notre race ne fonctionne pas comme d’autres, où la solidarité semble naturelle. Chez nous, chacun suit son chemin, et il n’existe pas vraiment de “front uni” autour de l’intérêt de la race.
C’est aussi pour cela que j’ai longtemps hésité à écrire ces lignes. Parce que, dans notre petit monde, les amalgames vont vite. On croit parfois que s’entendre bien avec quelqu’un signifie être toujours d’accord avec lui. Ce n’est pas le cas. Nous sommes deux personnes distinctes, avec des idées, des choix, et même parfois de longues périodes sans nous parler.
Mais il y a un fait que rien ne pourra effacer : à des moments décisifs, une personne m’a tendu la main avec bienveillance, sans calcul. Cette personne, c’est Barbara Courtin Deguines, de l’élevage Des Dames du Lac.
Notre premier contact remonte à ma toute première exposition. Une simple photo de mon mâle sur Facebook, un message de Barbara : “J’aime beaucoup ce chien.” Quelques échanges informels… et puis, un peu plus tard, la Nationale d’élevage.
Je revois encore la scène : le sol froid en béton, une ambiance feutrée, presque vide. Peu de spectateurs, mais pour moi, la pression était immense. Et là, tout a basculé. Je n’arrivais pas à gérer mon chien, il me dépassait totalement. Les gestes ne sortaient pas, la présentation n’allait pas, et moi… j’étais à bout. Les larmes montaient. À moitié en train de pleurer sur le ring, je répétais que je ne présenterais plus jamais ce chien, qu’il était insupportable et que je n’y arriverais pas.
C’est à ce moment précis que Barbara, pourtant ma concurrente directe, s’est tournée vers moi. Calme, posée, elle m’a parlé. Juste quelques mots, mais dits avec cette assurance qui apaise : des conseils simples, précis, donnés dans le seul but de m’aider à reprendre pied. Elle aurait pu ne rien dire. Elle aurait pu me laisser me noyer dans mon stress. Mais elle ne l’a pas fait.
Depuis ce jour, même à distance, Barbara a toujours été là. Des conseils francs, parfois rudes mais toujours justes. Des vidéos d’entraînement regardées, commentées. Des coups de fil, des FaceTime, des “Essaie plutôt ça” ou “Attention, là ton chien est trop lourd”. Toujours dans l’intérêt du chien et de mon travail, même lorsque nous étions en concurrence sur de grosses échéances.
Nous ne vivons pas dans la même région, nous n’avons pas toujours les mêmes opinions, et parfois nous pouvons passer de longs mois sans échanger. Mais à chaque étape importante, elle a été présente. Et ça, je ne l’oublie pas.
Alors aujourd’hui, publiquement, je veux le dire : merci, Barbara. Merci pour ce geste sur le ring, pour ton soutien, ta franchise, et ta bienveillance. Dans un milieu où les vrais gestes solidaires sont rares, celui-là restera gravé.